Bénéfice thérapeutique
Objectiver l'impact du jardin sur les patients
On définit la mission thérapeutique du jardin à partir d'une population ciblée pour laquelle a été établi un diagnostic (PATHOS en EHPAD) et d'objectifs thérapeutiques pré-définis. Des échelles de mesure permettent d'évaluer l'efficacité du jardin à atteindre ces objectifs
Notre approche peu conventionnelle s’est heurtée plus d’une fois au scepticisme de certains confrères médecins. "Nous devons prouver tout le temps que ce que l’on fait marche; apporter des preuves scientifiques démontrant que notre approche randomisée produit des résultats"
La crédibilité d'O Ubi Campi s'est établie par la robustesse des protocoles d'évaluation mis en place. Il ne s'agit pas d'affirmer que les jardins disposaient d'une vertu thérapeutique, mais de le démontrer.
En cela, l'esprit d''innovation chez O Ubi Campi devait s'allier avec des outils de mesure indiscutables. Ne pas prétendre que le jardin guérissait parce que nous le voulions bien - mais identifier ce qui pouvait apporter une valeur pour la santé du patient et y associer un protocole exigeant et robuste.
Les protocoles d'évaluation
Les premières études exploratoires d'évaluation ont été conduites en suivant une démarche d'EBM (Evidence Based Medicine ou Médicine fondée sur les faits) alignée sur les protocoles de Warwick Medical School. Dans un deuxième temps, nous avons développé un plan expérimental randomisé sur une base plus classique (contrôle, placebo, traitement) mais dans un contexte unique exigeant une comparaison de 3 groupes dans un environnement maîtrisé.
C'est grâce à ces études que nous avons pu mettre en évidence que le "modèle" dit Placebo - c'est à dire un jardin ergonomique et sensoriel, n'apportait aucune plus-value thérapeutique sur les fonctions cognitives et l'autonomie fonctionnelle sur des patients Alzheimer par rapport à une population contrôle ne fréquentant pas de jardin de façon significative. Le jardin "classique" ne répond pas aux exigences démontrées dans les travaux scientifiques menés sur l'environnement enrichi.
Le protocole d'évaluation s'est en conséquence bâti dans les premières phases en comparant :
- un groupe qui ne fréquente pas de jardin de façon régulière et significative
- un groupe qui est sollicité et stimulé pour fréquenter un jardin classique (ergonomique et sensoriel)
- un groupe qui est sollicité et stimulé pour fréquenter un jardin enrichi ( ergonomique, avec une amplification de la stimulation sensorielle, et contenant des modules d'enrichissement adaptés aux cibles thérapeutiques)
Les prochaines étapes consisteront avant tout à affiner le rythme de fréquentation ainsi que les éléments à intégrer (la matière active) pour agir positivement sur les patients en fonction du stade d'évolution de la maladie. (photo ci-dessus cours D.U. M.A.T.A. Diplôme Universitaire Maladie Alzheimer & Troubles Associés UPMC)
De la même façon, nous engageons notre crédibilité dans les champs de la psychiatrie et en particulier de l'addictologie en s'associant avec des unités de recherche en France et en Europe.
Mesurer la fréquentation d'un jardin
Le premier critère permettant d'apprécier le succès d'un jardin thérapeutique en institution est l'appréciation de sa fréquentation. Le jardin ne doit pas être le lieu réservé de 4 ou 5 résidents, qui y déambulent comme une occasion d'échapper à l'emprise des murs et les contraintes de la vie collective. Nous avons identifié de nombreux critères qui participent de ce que nous appelons "l'invitation permanente" - transformant le jardin non pas comme un lieu d'évasion, mais un espace d'attraction continue, vers lequel les patients et les résidents se tourneront naturellement, auront plaisir à se rendre et à revenir.En effet nous avons identifié que l'efficacité d'un jardin thérapeutique se construit à partir d'une fréquentation minimale de 3 à 4 sorties par semaine sur des jours différents.
C'est ainsi que nous avons relevé avec attention, l'impact d'un aménagement valorisant les critères d'"invitation permanente" sur le taux de fréquentation du jardin.
Evaluer l'appropriation du jardin
Assurément le jardin peut être fréquenté s'il est bien construit, mais il ne doit pas rester un lieu sans âme, dans lequel le résident circule comme dans un parcours de promenade - absent et solitaire, il ne participe pas de la réalité du jardin. Cette appropriation se construit par des aménagements simples qu'O Ubi Campi a identifié avec attention et continue de suivre afin d'en améliorer la pertinence. Cette appropriation se fonde sur des critères simples:
- le jardin n'est pas le jardin de l'établissement, mais "mon jardin"
- valoriser la bienveillance du lieu, favoriser le libre choix et l'auto-détermination
- amplifier la stimulation sensorielle notamment dans les établissements accueillants des personnes souffrant de déficiences sensorielles liées à l'âge ou à certains handicaps
C'est alors que l'on observe, une augmentation du temps de séjour dans le jardin par des résidents en libre circulation, leur implication dans le lieu sur un espace ou un autre, leur connexion personnelle avec le jardin qui dépasse la notion de promenade récréatrice.
Jardin thérapeutique en EHPAD
Le jardin thérapeutique en gériatrie peut devenir un véritable outil de bien-être et de soins. Il a démontré son efficacité sur la perte d'autonomie fonctionnelle, les troubles cognitifs et du comportement.